CORON DES 120 :
Corps et chœur

CORON DES 120
Corps et chœur


Pour son séjour dans le Valenciennois, Claire a réservé une chambre dans l’ancien coron des 120. En arrivant, elle est surprise d’apprendre qu’elle partagera le logement avec ses habitants, Jo et Leïla. À leur contact, elle va découvrir un autre mode de vie, et y prendre goût.



C’est à l’initiative de la Compagnie des Mines d’Anzin que sont lancées, dès les années 1810, les premiers modèles de corons dont la caractéristique est la construction de logements en bande. Apparaissent très vite de véritables ensembles de logements structurés.

Construit dans les années 1860, le coron des 120 est fortement éloigné des premiers corons exigus et insalubres. S’étirant sur plus de 250 mètres entre Valenciennes et Anzin, il est constitué de six barreaux alignés et regroupant chacun 20 logements et offre des perspectives monumentales saisissantes.

Sobre, le vocabulaire architectural de ce coron apparaît néanmoins recherché, notamment au niveau des pignons aveugles ouvragés : œils-de-bœuf, frontons triangulaire et fausses baies.

Porteur des courants sociaux de l’époque, le coron est récompensé en 1867 à l’Exposition universelle de Paris, comme « modèle de salubrité et de confort pour l’habitat ouvrier ». Lors des expositions universelles ou industrielles, les Compagnies minières présentaient, au même titre que leurs machines et leurs installations techniques, leurs « œuvres sociales ». Influencées par les théories paternalistes et philanthropiques aux 19ème et 20ème siècles, elles mettaient en avant, en véritables « images de marque », leurs propres modèles de cités ouvrières tant sur le plan du confort que sur les qualités architecturales, urbaines et paysagères.

Ce coron des 120 et la grève des mineurs d’Anzin, inspirèrent Zola lors de l’écriture de Germinal. Il rempli toujours aujourd’hui sa fonction primitive d’habitat. Mais jusqu’à quand ? Abritera-t-il encore des familles en 2084 ?

Le coron des 120 est aujourd’hui accessible en tramway en descendant à la station St-Waast. Une rame du Tramway est également baptisée Coron des 120. St-Waast est le nom du quartier minier de Valenciennes. C’est dans celui-ci que débuta la grève de 1833 avec des rassemblements devant le siège de la compagnie des mines. Un des slogans scandés par les deux cents manifestants était « À bas les Parisiens, vivent les Mathieu d’Anzin ! » Au début du XIXe siècle, la grève est encore interdite. Mais les mineurs d’Anzin se révoltent pour la première fois et réclament – en vain – un plus juste salaire. Un grand tournant qui préfigure « Germinal ».

Pour y aller
  • Ligne T1 station « Saint-Waast »
  • Ligne 2 arrêt « Saint-Waast »
  • Lignes 1-2 arrêt « Saint-Waast Place »
  • Ligne S2 arrêt « Anzin Cimetière »
  • Navette Le Cordon

  • DEUX CENTS ANS APRÈS GERMINAL,
    TOUT A CHANGÉ OU PRESQUE